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Axe 1 : De nouvelles pratiques pour de nouveaux espaces publics?

La requalification d’espaces centraux et la réouverture au public d’espaces auparavant fermés – par exemple lors des opérations de récupération des berges de plusieurs villes de France  – ont eu pour conséquence de favoriser une nouvelle réflexion sur les espaces publics et d’inciter l’apparition de nouvelles pratiques de l’espace.

Ces nouvelles pratiques s’articulent autour de la remise en question du tout automobile et du développement de nouveaux modes de mobilité (tramway, vélo, roller, etc.). Après la généralisation des tramways dans les métropoles et les villes moyennes, l’apparition de formes de mobilité douce (marche, vélo, etc.) reconfigure certains espaces publics en terme d’aménagement et de partage. L’installation des voies cyclables et le développement de la marche urbaine sont ainsi apparus comme des pratiques revendiquées par des groupes aux motivations très diverses, mettant en place des parcours pédestres parallèles aux visites touristiques comme dans l’agglomération marseillaise où la création d’un « GR Â» urbain – le GR2013 – a accompagné l’année européenne de la culture.

On observe également un mouvement de réinvestissement des rues, des places ou de certains interstices oubliés du tissu urbain qui se diffuse autour de pratiques liées à des groupes sociaux particuliers (rap, danse de rue), en organisant des apéritifs entre voisins, en encourageant la végétalisation des voies. Ce mouvement de récupération d’espaces publics s’appuie aussi sur une fonction renouvelée donnée à l’art, réinvestissant certains territoires urbains au travers d’un discours complexe qui mêle résistance et normalisation. Ces nouvelles pratiques sont à associer à la diffusion des nouvelles technologies – logiciels de géolocalisation et de déplacement sur smartphone –, mais aussi avec à la multiplication des espaces publics connectés par des réseaux ouverts ou semi-ouverts permettant d’utiliserles lieux publics ouverts de façon nouvelle.

Enfin, la repolitisation récente d’espaces publics symboliques centraux, sur les rives Nord et Sud de la Méditerranée, au cours du printemps arabe ou des multiples manifestations des indignés montre comment l’assignation d’un discours à ces espaces est souvent dépassée par la réalité et les pratiques renouvelées de l’espace. Ces mouvements politiques récents ont permis de rappeler le sens politique profond des espaces publics et leur plasticité, tout en modifiant proposant un profond renouvellement de leur utilisation et de leur symbolique.

Dans ces conditions, on pourra se demander comment ces nouvelles pratiques redonnent un sens à l’urbain et contribuent à dessiner la ville de demain, mais aussi comment les acteurs de ces pratiques innovantes s’inscrivent dans le projet urbain et le font évoluer.

Axe 1
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