top of page

Axe 2 : Entre privatisation et ouverture, quelles qualités pour les espaces publics nouvellement produits ?

En reprenant l’approche de Harvey, liant l’évolution des formes urbaines aux conditions de leur développement économique et social, la question de la production des espaces publics interroge le rapport entre ville publique et ville privée, notamment au travers des nombreuses opérations de redynamisation des centres. À l’heure où les espaces publics retrouvent un statut de bien commun, la question de leur production met en lumière la multiplicité des modes entre commande publique et production privée. La multiplicité de formes produites n’est pas moins grande. Une partie de la production privée s’exprime au travers d’opérations de grande ampleur, cherchant la valorisation d’espaces appuyant souvent des politiques de développement, de patrimonialisation ou d’image. Ces opérations d’aménagement s’adaptent de plus en plus aux nouvelles demandes par la prise en compte d’usages différenciés s’adressant à de publics différents visant à donner plus de place aux nouveaux modes de déplacements, aux « ambiances » de rues, ou donnant une place aux différences de genre. D’un autre côté existe une production à plus petite échelle résultant d’un ensemble d’initiatives privées. En parallèle se multiplient les formes de privatisation de l’espace qui réduisent la taille des espaces publics accessibles, particulièrement dans la ville libérale, où l’espace est considéré comme une ressource à valoriser. Les opérations d’aménagement elles-mêmes tendent à fermer parfois une partie des espaces publics – certains trottoirs ou places –par une spécialisation des pratiques. Certains lieux connaissent ainsi des formes de replis et de fermetures. Des formes plus anciennes ou renouvelées de production d’espaces prennent alors une place nouvelle, avec la multiplication des espaces de vente et des galeries commerciales ouvertes au public ou avec la production d’ensembles résidentiels fermés  interrogeant la limite en public et privé. Ces modalités de production s’appuient sur des modèles et des représentations de l’espace dont les présupposés sont souvent peu ou partiellement explicités. Les multiples « chartes des espaces publics » - produites à Lille, Saint-Nazaire ou Perpignan - mettent en avant le partage, la circulation, la flexibilité des espaces publics requalifiés, mais aussi la sécurité ou le développement durable. Les particuliers cherchent de leur côté à remettre au goût du jour la « ville conviviale », la « ville pour tous » évoquant de loin une nouvelle lecture de H. Lefevbre. Si ces modalités de production des espaces publics ne sont pas opposables, elles interrogent ces modèles et les représentations de l’urbain au moment où la question de la qualité de l’espace urbain devient une thématique d’actualité. 

On pourra ainsi s’interroger à la fois sur les modèles et les formes, mais aussi sur les équilibres entre espaces publics et privés dans la production de la ville, ainsi que sur les qualités des espaces publics actuels et futurs.

 

Axe 2
bottom of page