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Axe 3 : Quelle place pour les espaces publics face à l’impératif du développement urbain durable ?

L’apparition de la thématique du développement durable, défini par le fait que « les composantes de l'écosystème et leurs fonctions sont préservées pour les générations présentes et futures » (AFNOR, 2012), a rencontré à partir des années 1990 dans les espaces publics des territoires de prédilection, au point que ces problématiques prennent une place de plus en plus importante dans les politiques d’amélioration de l’environnement. Les façons d’intégrer la dimension du développement durable dans les espaces sont multiples.

Dans les politiques de déplacements, il ne s’agit plus uniquement de donner davantage de place aux piétons afin de réduire celle de la voiture, mais d’inclure les espaces publics, mettant en lumière leur rôle dans les circulations. Une géographie du temps se développe ainsi, prenant en compte l’accessibilité comme variable essentielle de la « ville passante » que les privatisations partielles de l’espace remettent en cause. De façon plus générale, les mouvements de privatisation partielle – dont cette tendance à la fermeture résidentielle - remettent en cause la fonction des espaces publics comme lieu de circulation, d’échange et de rencontre, et viennent questionner leur rôle dans la ville.

Dans la gestion même de ces espaces, les injonctions de sécurité apparaissent toujours plus pressantes, émises par les institutions comme par les particuliers, les touristes, ou certaines catégories comme les femmes, entraînant des réponses en terme d’aménagement par des procédés de prévention situationnelle, ou par la banalisation de la vidéosurveillance.

Sur le plan de la qualité environnementale, les espaces publics constitués par les parcs, les jardins, les allées arborées sont appelés à jouer un rôle de plus en plus important dans les aménagements urbains permettant la réintroduction de la nature en ville. Ceci d’autant plus que le retour au centre de population aisée et éduquée, appréciant les qualités de la centralité, est aussi le retour de population plus sensibilisée à cette qualité de l’environnement. Face aux impératifs liés aux normes de pollution et aux menaces du réchauffement climatique, les projets d’aménagement prennent mieux en compte ces impératifs, notamment dans le cadre d’une action sur le climat urbain. 

Enfin, en terme d’inclusion et de mixité sociale, les institutions tendent à assigner de plus en plus aux espaces publics un impératif démocratique ou un rôle d’intégrateur en raison de formes de sociabilité souvent idéalisées qui leur sont attribuées. En terme d’inclusion, les espaces publics sont également le biais par lequel les habitants sont impliqués dans des pratiques de concertation inclusive liées à la réalisation de projets d’aménagement, dans lesquelles s’expriment leurs demandes, mais aussi leurs représentations des espaces. Ces impératifs s’inscrivent dans des politiques de développement urbain où ils sont amenés à jouer un rôle essentiel pour la qualité de la ville.

 

Axe 3
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